Le Lâcher Prise, par Solange Arnaud, fondatrice et CEO de Medoucine

Solange Arnaud, CEO et fondatrice de Medoucine, nous partage son édito sur le lâcher prise - Nos dernières sorties avec : Gary Anssens, fondateur d'Alltricks, Lucie Basch, co-fondatrice de Poppins, Adrien Deslous-Paoli, fondateur de De Rigueur, Maxime Barbier, co-fondateur de MinuteBuzz, Michael Ormancey, co-fondateur de Foodles.

Les Nouveaux Narrateurs
6 min ⋅ 19/04/2025

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Un projet à lancer ou un message à affiner ?


L’Edito
Le Lâcher Prise X Solange Arnaud

En tant qu’ingénieure et entrepreneure, je suis plutôt du genre à ne rien lâcher qu’à lâcher prise.

Il faut dire aussi que lâcher-prise, ça peut faire peur. Dans lâcher-prise, on peut entendre aussi lâcher la rampe, perdre le contrôle, accepter ce qui ne me plaît pas ou ne me fait pas plaisir.

Notre culture occidentale, façonnée par des siècles de rationalisme et l’esprit des Lumières pour qui tout peut être mesuré, découpé, maîtrisé, est en lutte contre ce principe.

On pense pouvoir et devoir tout contrôler, y compris nos émotions.

Ironie : quand on cherche des conseils sur le lâcher-prise, on trouve "5 étapes pour lâcher prise rapidement" — nous voulons contrôler jusqu'à notre capacité à lâcher le contrôle !

Après 9 ans dans le domaine du bien-être, je constate que c’est plus que nécessaire ! Sommeil, stress, anxiété, douleurs (ah ce mal de dos récurrent), addictions (demain j’arrête !), petite musique inarrêtable des "j'aurais dû", "il faut que", la plupart des gens que je rencontre me disent être concernés par ces sujets.

C’est bien démontré, quand nous cessons de nous battre contre ce qui échappe à notre contrôle, le stress diminue naturellement. Notre esprit, libéré de ses obsessions, retrouve clarté et créativité. Nos relations s'apaisent, débarrassées de nos projections et exigences excessives. Notre corps lui-même se détend, soulageant tensions musculaires et troubles psychosomatiques. On peut enfin dormir tranquille !

Mais comment faire ? Les traditions orientales pratiquent ces principes depuis des millénaires. Du bouddhisme avec le "non-attachement", au taoïsme "wu-wei" (non-agir), quelle que soit la terminologie, l'essence reste la même, cesser de s'agripper désespérément à nos attentes pour accueillir ce qui est.

Les stoïciens quant à eux nous enseignaient à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas.

Car lâcher-prise n'est pas abandonner. C'est simplement accepter que certaines choses échappent à notre contrôle et cesser d'y épuiser notre énergie.

Et en pratique ?

Il y a plein de techniques, à vous de trouver ce qui vous convient. La méditation nous apprend à observer nos pensées sans nous y identifier. Les techniques de sophrologie ou le yoga ancrent notre attention dans le corps, loin des ruminations mentales. L’hypnose peut aider à mettre à distance les pensées parasites. Les activités créatives nous plongent dans un état de flux où le temps et les soucis s'évanouissent. Courir, chanter, danser sont d’autres façons de mettre à distance un mental envahissant.

Ceci dit pour avoir beaucoup expérimenté moi-même, observé et discuté, ce n’est pas du tout facile.

Pour commencer, quand on essaye de « gérer » ses émotions ou juste de les écarter en pensant à autre chose, ça peut être contre productif. C'est comme dans des sables mouvants : plus on lutte, plus on s'enfonce. En essayant de respirer pour mieux dormir, on peut finir par stresser de ne pas bien respirer !

L'acceptation pleine des émotions – même les plus désagréables – conduit souvent à une meilleure régulation que les tentatives de contrôle.

Juste prendre conscience de ce que l’on ressent.

Observer sans juger.

Nommer sans combattre.

Sentir sans résister.

Se dire que ça va passer, car la seule constante c’est l’impermanence.

Et profiter de chaque instant, agréable ou désagréable.

Plus vite dit que fait, et ça demande de l’entraînement je peux en témoigner.

Mais ce qui est sûr c’est que ça vaut la peine.

Pour votre santé physique et mentale.

Dans un monde où l'incertitude devient la norme, où les crises s'enchaînent et où la complexité semble indépassable, le lâcher-prise n'est pas un luxe mais une nécessité, car c’est évident, on ne peut pas tout contrôler et il faut choisir ses combats.

Car lâcher prise, ce n'est pas tout abandonner.

Gardons notre belle énergie pour les luttes et valeurs qui méritent notre détermination plutôt que de l’épuiser en ruminations.

En bonus , un petit mantra-lâcher-prise hawaien, Hoʻoponopono :

“Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime”, à répéter autant de fois que nécessaire.

Sa signification ?

«Désolé»: On reconnait la situation qui nous arrive. On l’observe et on l’accepte

«Pardon»: On se pardonne, on pardonne à tout ce qui nous entoure cette difficulté

«Merci»: On remercie la situation de ce qu’elle nous a appris, la gratitude remet en mouvement.

«Je t’aime» : Pour revenir vers le positif

Solange Arnaud, CEO et fondatrice de Medoucine

Dans quelques jours, Solange se livre aussi au micro de 40 Nuances de Sista ! Pour ne pas louper cet épisode, abonnez-vous à notre chaine Youtube juste ici 👉 FeuilleBlanche Média


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🎧 Nos derniers épisodes 🎧

Il y a des parcours qui frappent d’emblée par leurs chiffres. Celui de Gary Anssens avec Alltricks, c’est 3 000 € de départ, 10 millions en cinq ans, et 240 millions de volume d’affaires au moment de la vente à Decathlon. Mais si vous vous arrêtez là, vous ratez l’essentiel.
Car avant l’entrepreneur, il y a le survivant.
À 20 ans, Gary chute à vélo. Trois vertèbres écrasées. Une opération d’urgence de 11 heures. Verdict : peut-être qu’il ne marchera plus jamais. Commence alors un tunnel de douleur, de morphine, d’insomnie… et le début d’une renaissance.
Celle d’un homme qui apprend à nouveau à marcher, puis à foncer, avec l’envie de ne plus jamais perdre de temps.
C’est sur son vélo, quelques années plus tard, qu’il trouve sa prochaine aventure. Une galère de pièces détachées, une expérience client médiocre : il décide de lancer Alltricks.
Il lance la boîte dans un garage, utilise des cartons récupérés derrière Bureau Vallée, change de voix au téléphone pour donner l’illusion d’une équipe.
Et promet : “tu commandes, tu reçois demain.” Il tiendra cette promesse jusqu’au bout. Mais la vie n’est jamais rectiligne.
En 2017, un rachat échoue au dernier moment. En 2022, sa mère meurt brutalement, dix jours après un diagnostic foudroyant. Gary quitte alors Alltricks plus tôt que prévu, poussé par le réel.
Ce sont ces moments de bascule qu’il raconte ici, avec lucidité, tendresse et humilité.

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Lucie Basch, la cofondatrice de Too Good To Go et de la Climate House, revient avec un nouveau projet entrepreneurial : Poppins, une application mobile d’économie circulaire qui veut rendre le partage d’objets du quotidien simple, fiable et joyeux.
L’objectif ? Réduire notre surconsommation matérielle en facilitant l’emprunt ou la location entre voisins, magasins de location et bibliothèques d’objets.
Dans cet épisode de 40 nuances de Next :
- Le bilan de 9 ans à la tête de Too Good To Go et son expansion dans 20 pays
- Pourquoi elle a quitté l’opérationnel et ce que lui a appris son passage aux États-Unis
- Poppins : son nouveau pari pour démocratiser l’économie du partage
- Comment réconcilier écologie intérieure et impact systémique
- Les coulisses de la Climate House, son lieu totem pour penser et agir collectivement
- Son regard sur l'entrepreneuriat comme forme d'engagement politique
Poppins permet de louer ou d’emprunter tout ce qui dort dans nos placards. Parce qu’on a tous trop d’objets… et pas assez de partage.

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Le sac de son grand-père, c’était juste un souvenir. Il en a fait une marque. Il en a fait sa vie. Puis il a tout perdu.
Adrien Deslous-Paoli n’a pas simplement monté une entreprise. Il a porté De Rigueur comme on porte un enfant. Neuf mois de gestation. Une vision ambitieuse : faire dialoguer le cuir noble et la technologie de demain.
Le CES de Las Vegas, les collaborations avec Jérôme Dreyfuss, Lacoste, Louboutin... Il vit son rêve d’entrepreneur.
Il fabrique des sacs qui rechargent ton téléphone. Des vestes chauffantes. Des sacs solaires. Le monde du luxe s’ouvre à lui.
Puis vient le Covid. Il pivote. En quelques mois, il devient le mec qui a importé 14 millions de masques chirurgicaux.
Le mec qui loue un avion à 500 000 euros. Le mec qui fait 600 000 euros de bénéfice… et décide de tout réinvestir.
Mauvaise idée.
Il embauche, il développe, il envoie “plus fort”. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à la crise d’anxiété qui le cloue au lit, en pleine journée, à appeler au secours dans le noir. Jusqu’à l’ulcère à 32 ans. Jusqu’à la perte de sens, et la perte d’argent.
Il croit rebondir, nomme un jeune DG plein d’énergie. Trop tard. Les banques ne suivent plus. Il ne peut plus payer les salaires. Le crash est inévitable.
Mais le plus dur n’est pas de planter. C’est de désactiver le syndrome du sauveur sacrificiel. D’accepter qu’on n’a plus rien à sauver. D’apprendre à exister en dehors de sa boîte.

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“Mieux vaut un que deux tu l’auras” : voilà la grande leçon de la cession de Maxime Barbier et MinuteBuzz à TF1.
Fondateur de MinuteBuzz, l’un des premiers médias viraux en France, Maxime Barbier fait un choix radical : abandonner les millions de visiteurs mensuels de son site pour devenir 100 % réseau social.
Un pari fou ? Plutôt visionnaire.
Très vite, MinuteBuzz explose : 18 millions d’abonnés et des centaines de millions de vues chaque mois. C’est ce virage osé qui attire l’attention de TF1. Le premier contact est une mission d’audit obtenue grâce au culot de son associée.
Puis les négociations démarrent, durent quelques mois, et se finissent dans un cabinet d’avocat à 3h du matin.
Jusque là tout va bien.
Mais Maxime l’assume : le melon est vite arrivé ensuite. Des nouveaux locaux, des studios tout neufs, quelques millions d’euros et une série de vidéo sur sa vie l’ont peut-être empêché de d’anticiper ce qui allait arriver.
À 3 mois de la fin de son earn-out, il se fait virer. Un départ en 4 jours, et une aventure qui s’arrête brusquement.

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Réinventer la restauration collective pour la rendre plus responsable : c’est le pari audacieux de Foodles. Dans cet épisode de 40 nuances de Next, Michaël Ormancey, cofondateur de cette foodtech à impact, raconte comment Foodles transforme les repas en entreprise grâce à :
- des frigos connectés,
- une logistique repensée,
- des données au service de la planète,
- et une exigence radicale en matière de durabilité
Pour la première fois nous avons aussi accueilli au studio un talent de l’équipe: Juliette Delannoy, responsable RSE.
Ensemble, ils partagent avec franchise les coulisses d’un modèle tech + food + climat.
💬 Au programme :
- Pourquoi le bio ne suffit plus sans traçabilité carbone
- Comment Foodles mesure l’impact réel d’un repas
- Ce qu’ils ont tiré de leur participation à la Convention des Entreprises pour le Climat
- Les remarques (parfois cash) de leurs clients… et comment ils y répondent
- Et pourquoi la transparence est devenue leur boussole

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Professeure des universités à l'Université Paris Cité et praticienne hospitalière au GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, elle est reconnue pour son engagement en faveur d’une médecine plus humaine.
Depuis des années, elle interroge les dérives du système de santé et la place du soignant dans un environnement de plus en plus contraignant.
Dans Comment mes collègues m’ont liquidée (Albin Michel, 2022), elle livre un témoignage poignant sur les violences internes du milieu hospitalier et la souffrance des soignants.
Après une carrière en recherche fondamentale, elle s’est tournée vers la recherche qualitative, explorant scientifiquement les expériences vécues grâce à la méthode IPSE (Introductive Process to analyse the Structure of lived Experience).
Vice-présidente du Collège Universitaire de Médecine Intégrative et Complémentaire, elle milite pour l’intégration des thérapies complémentaires en santé et la reconnaissance du patient partenaire dans la relation soignant-soigné.
Avec elle, nous avons exploré la notion de value-based health care, mis en avant la nécessité de redonner de la valeur à la consultation médicale, de repenser le leadership hospitalier et l'importance de l'éducation à la santé pour bâtir un système plus durable et humain.

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🪶 Nos derniers numéros des Nouveaux Narrateurs 🪶

👉 La Compétition, par Lucas Lefebvre, co-fondateur de La Fourche

👉 L'Insolence, par Caroline Pandraud-Durand, fondatrice de Chapter

👉 La Créativité, par Véra Kempf, co-fondatrice de Singulart et ambassadrice French Touch


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Par Solène & Thomas de FeuilleBlanche

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