Victor Virette, ancien dirigeant d'eCourses, nous livre un édito poignant sur l'Acceptation - Nos dernières sorties podcasts avec : David Sitbon, cofondateur de Bonzai Digital - Marc-Arthur Gauthey, cofondateur de Cup of Teach - Christian Sabbagh, fondateur de Travelsoft - Tristan Desplechin, cofondateur de Dream Factory
Derrière Les Nouveaux Narrateurs, il y a FeuilleBlanche, producteur de médias, podcasts et récits stratégiques pour les marques.
Un projet à lancer ou un message à affiner ?
Accepter, ce n’est pas renoncer.
Il m’a fallu du temps pour comprendre cette phrase.
Parce qu’on m’a toujours appris à tenir, à lutter, à ne rien lâcher.
Quand mon père est parti, tout s’est effondré.
Je n’ai pas seulement perdu un père, j’ai aussi repris une lourde responsabilité : une entreprise, des équipes, et quinze ans de sa vie à porter.
Je n’avais jamais prévu de la reprendre, encore moins dans un contexte pareil.
Mais à ce moment-là, l’idée d’abandonner me paraissait impensable.
Alors j’ai tenu. Par loyauté, par fierté, peut-être aussi par peur.
J’ai tenu quand les comptes viraient au rouge, quand les équipes doutaient, quand les banques fermaient leurs portes, quand je me suis retrouvé à assumer des décisions que je n’avais jamais voulues.
Et puis un jour, j’ai compris que “tenir” n’était plus du courage, mais une forme d’acharnement.
Ce jour-là, j’ai décidé d’accepter.
Pas de subir ou de fuir, mais bien d’accepter.
Reconnaître que tout ce qui pouvait être tenté l’avait été.
Que continuer, ce serait juste déplacer la souffrance.
L’acceptation, je l’ai découverte non pas comme une faiblesse, mais comme du courage.
C’est le moment où l’on arrête de se battre contre la réalité pour enfin la regarder en face.
Quand j’ai quitté le tribunal après la liquidation, je n’ai pas ressenti la honte.
J’ai ressenti une forme de libération — pour moi, pour ma famille, pour ma conjointe et mes proches qui m’avaient aidé à tenir sous ce poids.
J’avais fait mon devoir.
J’avais porté l’histoire familiale aussi loin que je le pouvais.
En refermant cette page, j’ai compris que l’héritage le plus fort que mon père m’avait transmis, ce n’était pas son entreprise, mais sa capacité à se relever.
Accepter, ce n’est pas tourner le dos au passé.
C’est lui faire une place, sans le laisser nous enfermer.
C’est le moment où l’on arrête de confondre loyauté et sacrifice.
C’est le point d’équilibre entre la fidélité et la liberté.
Aujourd’hui, j’avance avec ce mot en tête.
Je n’ai pas renoncé à mon histoire. J’ai simplement cessé de la subir.
Accepter, c’est reprendre la main sur ce qui reste : soi, ses choix, sa vie.
Et parfois, c’est là que commence la vraie victoire.
Victor Virette, ancien dirigeant d’eCourses
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Quand David Sitbon lance Bonzaï Digital en 2007, il a 24 ans et une seule idée en tête : bâtir vite, grand et fort.
Le pari est fou : dès la première année, la petite boîte de génération de leads engrange 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Un succès éclair… mais aussi le début des ennuis. À peine parti de son ancien employeur, David subit l’attaque frontale de celui-ci : perquisition à 6 heures du matin chez lui (il avait eu la mauvaise idée de domicilier la société à son domicile), ordinateurs saisis, emails épluchés, procès qui durera trois ans.
Résultat : une condamnation de 290 000 €.
L’expérience est douloureuse, mais formatrice : ne jamais lancer sa boîte chez soi, et toujours faire attention à ce qu’on écrit dans un email.
Malgré ces turbulences, Bonzaï décolle : une équipe de 20 personnes, 5 millions de chiffre d’affaires, 1 million d’EBITDA. David et son associé Étienne se rémunèrent confortablement, mais se heurtent à un plafond de verre : sans levée de fonds, pas de développement international. Avec des salaires élevés, aucun VC n’acceptera d’entrer au capital.
La solution ? Trouver un acquéreur. Une première opportunité tombe à l’eau — faute de séquestre sur l’earn-out, l’affaire ne se fait pas. Heureusement : l’acheteur dépose le bilan quelques années plus tard.
En 2015, c’est TF1 qui se présente, presque par hasard, via un déjeuner avec un contact. Les négociations dureront près d’un an.
L’anecdote marquante : lorsqu’ils découvrent dans les comptes une ligne “location de voitures”, les dirigeants de TF1 s’étranglent. David et son associé roulaient en Porsche et X6. Pas acceptable pour un groupe où même les grands patrons affichent des Renault. Résultat : fin des leasings sur-le-champ.
En février 2016, David signe au dernier étage de la tour TF1, avec vue sur la Tour Eiffel. Contrat relié de 300 pages, avocats et dirigeants réunis autour de la table. À la clé : plus de 10 millions d’euros, avec 51 % rachetés dès la signature et le reste étalé sur trois ans.
En 2011, alors qu’il est encore à HEC, Marc-Arthur Gauthey croise une future génération d’entrepreneurs après un Startup Weekend. Il décide alors de se lancer avec un camarade rencontré là-bas. L’idée est simple à dire et diablement complexe à exécuter : une marketplace où un professeur donne un cours à plusieurs élèves en présentiel — donc avec toutes les frictions du monde réel. Cup of Teach est née.
Mars–avril 2012, lancement “à la dure” depuis la première boutique de Jimmy Fairly. Un coup de chance (et de réseau) déclenche une vague : My Little Paris annonce la sortie, le site explose, et la notoriété s’emballe. Une semaine plus tard TF1, puis Canal+. Tout paraît facile… jusqu’à ce que la réalité tombe : la visibilité n’est pas du business.
Pas de machine d’acquisition, peu de capitaux, beaucoup d’ego et d’adrénaline. L’équipe tente d’augmenter le panier (des cours à 100–200€), se heurte aux arcanes du droit à la formation, envisage des verticales (cuisine…), puis regarde l’EdTech basculer vers la vidéo et les MOOC.
Paradoxalement, la marque grossit très vite — des centaines de milliers d’inscrits acquis sans budget — mais la direction reste floue. Les idées s’accumulent, le pivot n’arrive pas, et l’on commence à vivre dans un “mensonge” que l’on voit sans oser l’avouer.
Alors Marc-Arthur fabrique des étincelles pour rallumer la flamme. En septembre 2012, il “hacke les Journées du Patrimoine” : plutôt que des palais, il fait visiter des startups. Quarante boîtes ouvrent leurs portes, toute la presse s’en empare, et naît ce qui deviendra Startup Assembly, qu’il opérera jusqu’en 2016 avant de le céder à France Digitale.
La fin de Cup of Teach, elle, se joue dans l’intime : discussions avec son frère et des avocats, question de marque et de relations. Il choisit de ne pas se battre pour préserver l’humain avec son associé.
Comment connecter le “vrai” inventaire des tours-opérateurs au web… et réparer la vente de voyages en ligne ?
C’est le pari de Christian Sabbagh avec Travelsoft. Mais l’histoire commence bien avant la techno.
Elle commence à Beyrouth, où Christian vit dix ans de guerre avant d’atterrir en France pour passer le bac. Dix ans de conseil plus tard, il se lance sans “idée géniale”, avec deux mots sur la table, internet et tourisme, et l’envie de jouer avec.
Les premières années, ce n’est pas glamour : des nuits longues, du code, des intégrations serrées et une obsession simple, vendre en ligne ce qui existe vraiment, au bon prix, sans promesse fantôme.
La plateforme prend, les clients suivent, mais l’entreprise reste fragile. C’est alors qu’arrive une offre de rachat. Sur le papier, tout le monde respire. Sauf lui. Christian voit le risque d’intégration, la petite boîte qui se dissout dans un très grand ensemble, les arbitrages qui s’éloignent du client. Alors il dit non.
S’ensuivent des mois tendus, où il faut à la fois tenir l’opérationnel et réorganiser la cap table : faire sortir immédiatement les investisseurs historiques, faire entrer de nouveaux partenaires, et surtout garder la main.
Tristan Desplechin voulait réinventer le cinéma. Créer un lieu où les spectateurs ne regardent plus un film, mais le vivent.
En 2019, et après avoir découvert à Londres le boom des expériences immersives, il prend la décision de se lancer..
Il quitte son job, convaincu qu’il tient là la prochaine révolution culturelle. Il lance officiellement Dream Factory en mars 2020.
Le lendemain, la France se confine. Le timing est absurde, mais il s’accroche.
Le concept plait, ils trouvent un premier lieu sur les Champs-Élysées, signent avec Terminator, écrivent un scénario de 300 pages, et commencent à monter l’équipe. Le tout avec des stops and go à répétition qui empêchent le lancement officiel.
Jusqu’en 2022. Le site des Champs-Élysées n’est finalement plus disponible, ils trouvent un nouveau lieu à Montreuil, et le premier spectacle peut enfin démarrer.
Les débuts sont prometteurs : les premières soirées affichent complet, les médias en parlent, les retours des spectateurs sont excellents.
Mais derrière la magie, les chiffres ne suivent pas. Les coûts explosent, les investisseurs se font attendre, la trésorerie s’essouffle.
En mars 2023, le verdict tombe : liquidation judiciaire. S’en suit alors un an où l’activité continue car ils ont été reconnus à la fois pour leur vision et leur expertise. Mais avec un autre “véhicule”, la société ayant été liquidée.
Puis en mars 2024 Tristan fait le bilan, et décide de stopper l’aventure.
Le podcast qui explore dans chaque épisode, les liens entre santé intégrative, performance et conscience du vivant – chez les leaders, entrepreneurs et professionnels engagés
Chirurgien-dentiste depuis plus de 20 ans, le Dr Catherine Rossi est une pionnière de la dentisterie holistique en France.
Convaincue que la bouche est un miroir de la santé globale, elle relie les pathologies dentaires aux déséquilibres digestifs, nutritionnels, émotionnels ou énergétiques. Son approche intégrative met en lumière l’importance de replacer la santé bucco-dentaire au cœur de la prévention.
En 2014, elle fonde NatureBio Dental, un mouvement qui fédère patients, dentistes, médecins et praticiens de santé autour d’une vision commune : promouvoir une dentisterie biocompatible et respectueuse.
Autrice de plusieurs ouvrages de référence, dont Le Dicodent et Vos dents vous parlent, Catherine Rossi s’attache à rendre son savoir accessible, aussi bien aux praticiens qu’au grand public.
Avec elle, nous avons exploré comment l’évolution de notre santé bucco-dentaire au fil des âges reflète notre équilibre global, en quoi l’hygiène de la bouche est intimement liée aux troubles cognitifs, pourquoi la question du fluor divise encore aujourd’hui, ou encore la symbolique de la « fée des dents».
👉 Le Silence, par Antoine d'Espalungue, cofondateur de Kronos Care
👉 La rentrée des Nouveaux Narrateurs !
👉 Le Renoncement, par Cyril-Alexandre Blanc, CEO des Ateliers du Sac
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