La Performance, par Charline Goutal-Guérin, fondatrice de The Human Hack

L’Edito
La Performance X Charline Goutal-Guérin

La Performance : Une Ambition Réinventée

Performance et résistance : une confusion fatale ?
Combien d’entre nous ont confondu performance et résistance ? Courir toujours plus vite. Travailler toujours plus dur. Exiger toujours plus de soi. Jusqu’à l’usure. Jusqu’au point de rupture. On nous a appris que performer, c’était avancer coûte que coûte. Que le succès se mesurait à l’intensité de l’effort, à la vitesse du progrès, au dépassement permanent. Dans l’entrepreneuriat comme ailleurs, cette vision s’est imposée comme une évidence. Mais si la véritable performance ne résidait pas dans cette intensité aveugle, mais dans un équilibre maîtrisé ?

Redéfinir la performance : et si nous avions tout faux ?
Pendant des années, j’ai évolué dans des environnements où performer signifiait produire toujours plus. Mode, luxe, entrepreneuriat : des univers où chaque décision, chaque mouvement, chaque seconde comptait. J’ai moi-même suivi ce modèle. J’ai créé une entreprise, je l’ai portée pendant près d’une décennie, puis je l’ai liquidée. Un échec ? Peut-être dans l’ancienne définition du succès. Mais c’est précisément là que j’ai compris l’erreur fondamentale que nous faisons tous : Une ambition qui ne respecte pas ses propres équilibres finit toujours par s’effondrer. Et vous ? Avez-vous déjà ressenti cette dissonance entre votre ambition et vos ressources profondes ? Nous passons nos vies à nous surmener, pensant que c’est ainsi que l’on atteint l’excellence. Mais à quel prix ? Santé mentale, énergie vitale, relations personnelles… La liste des sacrifices est longue, et l’ironie est cruelle : en cherchant à aller plus loin, nous finissons par nous épuiser avant même d’y arriver. Et si la question n’était pas "comment performer plus ?" mais "comment performer mieux ?"

L’intelligence du vivant : une leçon pour les entrepreneurs
Comprendre le vivant a bouleversé ma vision de la performance. Dans la nature, rien ne fonctionne en flux tendu. Un arbre ne pousse pas sans relâche. Il ralentit en hiver, concentre son énergie, avant de repartir de plus belle au printemps. Il alterne croissance et régénération, il ajuste son rythme aux saisons. Pourquoi refusons-nous d’appliquer ces principes à notre propre fonctionnement ? Pourquoi avons-nous peur de ralentir, de prendre du recul, d’accepter les phases de transition ? Nous avons adopté une vision biaisée de la performance, fondée sur l’intensité permanente. Mais dans le vivant, l’excès est toujours toxique. Une entreprise, un individu, un projet qui ne savent pas s’arrêter, respirer et se régénérer finissent toujours par s’effondrer. La performance durable n’est pas une course effrénée. C’est un jeu d’équilibre.

Une nouvelle manière d’envisager la performance
Si nous voulons réinventer notre manière de performer, nous devons en redessiner les contours. La performance ne devrait pas être une guerre d’usure. Elle ne devrait pas nous couper de nous-mêmes, de nos proches, ni de notre écosystème. Elle devrait être une cohabitation harmonieuse entre ambition et équilibre. Un entrepreneur performant n’est pas celui qui brûle toutes ses ressources en sprintant vers son objectif. C’est celui qui sait alterner entre action et récupération, qui construit un modèle résilient, qui comprend que ralentir n’est pas reculer, mais préparer le terrain pour aller plus loin. Il s’agit d’une ambition nourricière plutôt que destructrice.

L’ambition comme un écosystème
Et si nous cessions de voir la performance comme un objectif individuel pour l’envisager comme un échange continu avec notre environnement ? Un arbre ne se contente pas de grandir : il nourrit le sol autour de lui, il capte la lumière et la redistribue, il crée un équilibre avec ce qui l’entoure. Un entrepreneur, un leader, un créateur devraient fonctionner de la même manière. La réussite ne peut être durable que si elle nourrit les autres en même temps qu’elle nous élève. Pensez aux entrepreneurs qui, dans leur quête de succès, cultivent non seulement leur propre entreprise, mais aussi l’épanouissement de leurs collaborateurs, de leurs partenaires, de leur famille. C’est ça, une performance alignée : un écosystème qui prospère ensemble.

Une nouvelle définition du succès
Nous avons trop longtemps fait de la performance une fin en soi. Il est temps d’en faire un chemin d’exploration. Il est temps de ne plus chercher à se dépasser à tout prix, mais à déployer son plein potentiel avec intelligence et respect. Il est temps d’arrêter d’opposer ambition et équilibre, et de comprendre que c’est en cultivant cet équilibre que nous pourrons aller plus loin, plus juste, plus durablement. La question n’est pas de savoir jusqu’où vous pouvez aller. Elle est de savoir comment vous pouvez avancer sans vous brûler

Charline Goutal-Guérin, fondatrice de The Human Hack
Découvrez le premier épisode du podcast The Human Hack, une nouvelle production FeuilleBlanche, avec Alain Toledano, figure emblématique de la médecine intégrative en France, juste ici 👉 The Human Hack

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Vous le connaissez juré dans Qui veut être mon associé, mais connaissez-vous l’histoire de Jean-Pierre Nadir et de sa cession d’easyVoyage à Webedia ?
En 2000, il a une ambition : transformer l’univers du voyage grâce à Internet.
À l’époque, peu croyaient en la révolution numérique, et encore moins dans un comparateur de prix pour un secteur aussi traditionnel que le voyage.
Les premières années sont donc difficiles : il faut convaincre des investisseurs sceptiques, lancer un modèle trop en avance sur son temps, et gérer le stress de la survie.
Après 2 premières années sans CA, vient le déclic. L’essor de la billetterie en ligne, notamment avec la SNCF, change la donne. Easyvoyage devient petit à petit une référence et leader sur son secteur.
Mais en 2015, la concurrence est féroce, Easyvoyage doit se battre face à des ogres aux moyens colossaux. Et après avoir refusé plusieurs fois de céder, Jean-Pierre Nadir doit se rendre à l’évidence : pour continuer à exister, la seule solution est de vendre.
Vont alors suivre des négociations plus que tendues avec ses actionnaires, quand celles avec le repreneur, Webedia, vont se dérouler sans encombre.

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Petite, Anne Osdoit rêvait de devenir médecin. Aujourd’hui, à défaut des blouses blanches, Anne Osdoit a enfilé d’autres tenues mais sans jamais quitter des yeux le médical.
D’abord en tant qu’ingénieure biomédicale, puis aujourd’hui avec une double casquette d’investisseure-entrepreneure.
Anne est la CEO de Moon Surgical, la MedTech française qui révolutionne le bloc opératoire avec Maestro, son assistant chirurgical robotisé.
Ici, pas question de remplacer le chirurgien, mais plutôt de le soulager en étant son propre assistant, libérant ainsi les infirmier.ère.s pour des tâches à plus haute valeur ajoutée.
Associée au fond Sofinnova, elle participe aussi au financement des MedTech les plus prometteuses de la planète.
Ce qu’on découvre dans cet épisode, c’est aussi la vie d’Anne mère de 4 enfants et d’entrepreneure. Elle reviendra sur la plus grosse claque de sa vie quand sa fille alors âgée de 6 ans a été diagnostiquée d’une maladie rare. Elle nous raconte comment la famille a traversé l’opération d’une greffe de moelle osseuse, donnée par son fils ainé.

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Entreprendre, c’est une prise de risque, et ce n’est pas Alexandre Pham qui dira le contraire.
En 1999, porté par l’essor d’Internet et l’euphorie de la bulle numérique, Alexandre Pham quitte un poste confortable chez McKinsey pour lancer Ethnoka, une plateforme communautaire destinée aux étudiants.
Avec une équipe de cofondateurs talentueux, il se lance dans une quête effrénée de croissance. Levées de fonds, recrutements spectaculaires, expansions internationales… tout semble possible.
Mais à l’été 2000, le rêve se brise. La bulle internet éclate, les investisseurs changent de priorités, et Ethnoka se retrouve à court de solutions.
Alexandre partage les moments les plus marquants : les nuits blanches à gérer une équipe surdimensionnée, les choix parfois impulsifs, et surtout, l’épreuve la plus douloureuse : annoncer la fin de l’aventure à son équipe.
Une épreuve qui a d’ailleurs donné lieu à une scène marquante : ceux qu’il venait de virer venait le consoler. Avec sincérité, il revient aussi sur l’après : le sentiment de vide, le MBA à Boston pour se reconstruire, et les leçons qu’il a tirées de cet échec.

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En 3 mois, Benoit Praly, co-fondateur de Domoscio, aura cédé 2 boites : la sienne et celle qui l’a racheté. Benoit Praly a vécu une aventure entrepreneuriale hors norme avec Domoscio, sa startup spécialisée dans la formation augmentée par l’IA.
Tout commence en 2012. Fraîchement diplômé, il veut révolutionner l’apprentissage avec une technologie de mémorisation intelligente. Le modèle semble prometteur… mais l’adoption est compliquée. Les étudiants téléchargent l’application, mais personne ne paie. 30 000 utilisateurs, seulement deux clients payants. Échec cuisant. Plutôt que d’abandonner, il pivote. En 2015, il transforme Domoscio en une solution B2B destinée aux grandes entreprises et institutions. Pari gagnant. En 2017, l’entreprise devient rentable. En 2019, il franchit un cap en basculant en SaaS. Et puis arrive le Covid : au lieu de subir, il en profite pour réinventer entièrement son modèle.
2022. Domoscio a changé d’échelle. Benoit est face à un dilemme : lever des fonds ou vendre ? Il choisit la deuxième option.
Mais pas à n’importe qui.
Il négocie avec MySkillCamp, trouve un terrain d’entente et signe un deal à 5 fois l’ARR, valorisant sa boîte entre 5 et 10 millions d’euros.
Le jour du signing, il vit ce moment charnière : se réveiller en étant fondateur, et se coucher en étant ex-fondateur.
Après la signature, pas de champagne hors de prix ni de grand discours. Un simple fish & chips dans un restaurant du coin. « On s’était préparé au cérémonial, mais pas à l’après »
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Trois mois plus tard, MySkillCamp lui propose de prendre la tête du groupe. Ironie du sort : il se retrouve CEO de l’entreprise à qui il a cédé pour accompagner sa cession. Une cession qui se fera d’ailleurs à un repreneur potentiel de Domoscio qui avait été écarté !
Une preuve qu’il faut savoir dire non poliment !

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Marine Bibal, co-fondatrice d’EasyPicky, nous raconte les débuts de cette aventure. Et tout commence, presque comme dans un film.
Son futur associé, Renaud Pacull, arrive pour la énième fois en retard à un diner. La raison ? Il a hésité une nouvelle fois dans le rayon dans lequel acheter une bouteille de vin. Il s’amuse alors à concevoir une app qui, en filmant simplement le rayon avec son téléphone, lui délivre toutes les informations nécessaires pour faire le bon choix.
Le projet est lancé. Marine rejoint Renaud dans l’aventure. Très vite, ils se concentrent sur le BtoB - plus à l’aise avec ce marché, convaincus qu’ils peuvent changer certaines pratiques dans la grande distribution. Leur objectif ? Révolutionner la collecte et l’analyse des données en rayon grâce à l’IA et la reconnaissance d’images. Fini les relevés de linéaires manuels : un simple film de rayon avec un smartphone suffit.
Leur technologie est unique : une IA frugale, qui fonctionne même hors connexion et consomme peu d’énergie

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🎙️ La nouvelle production FeuilleBlanche 🎙️
The Human Hack Podcast, avec Charline Goutal-Guérin et Mélanie Villanova

Chaque semaine, Charline Goutal-Guérin, et Mélanie Villanova reçoivent des chercheurs, médecins, thérapeutes, et entrepreneurs. Tous partagent leurs expériences et leurs idées pour montrer que performance et bien-être ne sont pas opposés, mais complémentaires.
Pour ce premier épisode, elles reçoivent Alain Toledano, cancérologue et radiothérapeute de renom, qui a su allier expertise clinique et vision novatrice pour redéfinir la façon d’accompagner les patients atteints de maladies chroniques ou du cancer.
Pour vous abonner à ce nouveau format 👉 The Human Hack