La patience par Geoffrey Behaghel, CEO d'Ekkiden
Au menu de ce numéro : La patience par Geoffrey Behaghel, fondateur et CEO d'Ekkiden, VivaTech rejoint 40 Nuances de Next, et nos derniers épisodes avec Dorian Ciavarella sur la cession d'Hivency, Jonathan Azoulay, cofondateur de talent. io, et enfin Caroline Pandraud-Durand, co-fondatrice de SOUL.
Cette semaine, nous venons de signer avec une très belle banque privée pour la troisième saison de notre format Cash Out. Avec encore plus de moyens qu’en 2023 nous allons pouvoir vous faire vivre davantage d’Exit stories en 2024, toujours en musique.
Et vous, ça vous tente de murmurer à l’oreille de vos prospects ? De créer un contexte relationnel avec eux ? Ou tout simplement raconter votre histoire ?
Chez FeuilleBlanche, on adore imaginer des concepts et des dispositifs de smart content pour répondre à vos enjeux.
Nous sommes impatients de pouvoir échanger avec vous et vos équipes. En attendant, place à l’édito de Geoffrey Behaghel, CEO et fondateur d’Ekkiden, qui planche cette semaine sur… la patience.
Bonne lecture. Bonne écoute. Et si vous voulez nous joindre, écrivez-nous à : bonjour@feuilleblanche.com
L’Edito
La patience X Geoffrey Behaghel
Dans une conversation révélatrice avec Thomas Rebaud, ancien CEO et co-fondateur de Meero, un sujet inattendu a émergé : la patience. Pour lui, cette qualité s'avère cruciale pour un CEO ou même tout porteur de projet. Cette discussion a été une révélation, m'incitant à redécouvrir ce mot et son importance capitale.
La patience, à mon sens, représente un symbole puissant, voire un paradoxe, dans notre société actuelle. Une société obsédée par l'immédiateté où la génération Z habituée au zapping perçoit tout comme immédiat et facile. Cette quête incessante de raccourcis et de hacks pour gagner du temps occulte une vérité fondamentale : le succès durable appartient à ceux qui savent l’attendre. Aucun triomphe pérenne ne se construit dans la précipitation.
Nous vivons dans une ère où la course contre le temps est de plus en plus remise en question. Sauter sur son téléphone, courir sans cesse, ignorer, savourer une attente ou savoir apprécier la beauté de la nature et l'humanité autour de nous à cause de nos soi-disant urgences constantes... Cela devient de plus en plus désuet. Les confinements répétés des années Covid auront peut-être eu la vertu de nous rappeler l’importance de la déconnexion en nous obligeant à patienter avant de reprendre le chemin de nos vies trépidantes d’urgences. L'échelle du temps elle-même est en mutation je trouve. Jonathan Anguelov, co-fondateur d'Aircall, m'a confié avoir connu des moments difficiles percevant les années comme interminables. Pourtant, il n’aura fallu que 6 années pour Aircall de devenir une licorne. Six ans pour changer le monde, ou presque. Cette notion de temps long me semble parfois très relative.
Le point commun entre les entrepreneurs à succès n'est tant la quantité de zéros sur leur compte en banque. Ils s’écoutent, ils prennent soin d’eux, ils se font coacher, ils sont dans une rechercher permanente de l’amélioration de soi. Parce qu’ils savent que la route est longue, s’entretenir, prendre soin de soi pour tenir la distance, car même si les choses vont vites, la route reste longue. Avoir la patience de tenir la distance est un élément clé de la réussite.
En tant que CEO d'une entreprise de conseil en transformation digitale, industrielle et durable, je vois l'importance d'osciller entre vision à long terme, actions rapides, agilité, et patience. J’ai parfois l’impression qu’un sujet n’avance pas alors qu’on l’a lancé seulement quelques heures plus tôt, j’attends les chiffres du closing le 05 du mois, alors qu’ils n’arriveront que le 05 du mois suivant. J’oscille en permanence entre impatience et résilience. Et je sais pourtant que c’est en trouvant le bon équilibre entre ces éléments que je ferais les bons choix. Je sais le coût d’un recrutement précipité qui s’avèrera mauvais, le coût d’un mauvais outil déployé trop tôt faute de tests suffisants, ou l’ouverture d’un bureau dans une mauvaise ville faute d’études suffisantes. La patience est l’amie des bonnes décisions et la vertu des grands décideurs.
La patience me semble également essentielle dans la construction d’une carrière. Beaucoup de jeunes professionnels autour de moi se précipitent, pensant maîtriser un emploi parce qu'ils en ont le titre, sans posséder l'expérience nécessaire. L'expérience a une valeur inestimable ; elle permet de choisir sereinement, de se connaitre et se faire confiance, d'apporter des visions différentes qui feront la différence.
Enfin, la patience d'apprendre à se connaître est peut-être la leçon la plus précieuse. Nos expériences professionnelles, qu'elles soient intenses ou non, servent avant tout à nous découvrir nous-mêmes. Comprendre nos moteurs, nos motivations, nos forces et nos faiblesses. Les résultats immédiats pâlissent en comparaison de la richesse de nos apprentissages à long terme qui nous aident à grandir, à murir, à devenir plus sûrs, plus sages, plus apaisés.
En définitive, la patience n'est pas simplement une vertu ; c'est une nécessité, un élément clé de notre épanouissement personnel et professionnel. Dans un monde qui valorise l'urgence et l'immédiateté, choisir la patience est un acte engagé, un choix conscient qui mène vers des décisions plus maîtrisées et une vie plus riche et plus équilibrée.
Geoffrey Behaghel, CEO et Fondateur d’Ekkiden
Tendez l’oreille, vous pourriez entendre François Bitouzet et sa team poser quelques questions surprises à nos invités.
Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur les représentants du plus grand rendez-vous annuel dédié aux start up et à l’innovation parmi nos partenaires. VivaTech rejoint Maddyness, La FrenchTech, France Digitale et La Tribune pour cette nouvelle saison !
Si vous l’avez loupé ou simplement vous souhaitez le réécouter, François Bitouzet, DG de VivaTech, s’est même prêté au jeu de nos questions dans le format !
Un épisode à retrouver juste ici 👉 :113 HORS-SERIE - François Bitouzet - La tech oui, et les responsabilités aussi !
Merci à toutes les équipes de VivaTech pour votre confiance !
🎧 Nos derniers épisodes 🎧
Il faut dire que Caroline a toujours eu un don pour raconter les histoires des autres : alors qu’elle venait de publier une étude sur le modèle Linkedin, elle a reçu un message de son CEO la félicitant d’avoir réussi à mieux raconter la vision de son entreprise que lui-même.
Tout au long de cet épisode, Caroline Pandraud-Durand revient sur sa vie d’entrepreneure, elle qui s’estime plutôt chanceuse d’avoir été éduquée dans un environnement propice à l’émancipation et à la prise de confiance. Une éducation basée sur la libre expression de l’enfant qu’elle tente désormais d’inculquer aux siens.
Issu d’un milieu difficile et d’une famille modeste, le parcours de Dorian sonne un peu comme une revanche. Après avoir loupé son bac, ce compétiteur se jure de ne plus revivre un tel échec. Il poursuit alors ses études, travaillant de jour comme de nuit. En 2017, avec Sylvain Gasc, un de ses amis d’école, il décide de fonder Hivency, la première plateforme de marketing d’influence spécialisée sur Instagram.
En 6 ans, la boite devient leader en Europe, et, alors qu’il est en pleine levée de fonds, Dorian reçoit une proposition de rachat de Skeepers, soutenu par PSG Equity. Le projet est ambitieux : “fusionner 10 boîtes, 550 salariés sur 10 cultures différentes en 12 mois”. Après avoir fait monter les enchères, Dorian Ciavarella décide de signer la cession d’Hivency le jour de ses 31 ans. À un an près, son objectif est atteint : il peut acheter sa Ferrari.
Après la revente de sa première boite, Urban Linkers, il lance Talent. io et recrute les talents de - presque - tous les champions de la tech que vous connaissez.
Avec Talent. io, il les a même côtoyé de près en étant 3 année de suite l’un des lauréats du FT120.
Aujourd’hui Jonathan Azoulay revient en full transparence sur ces trois phases de vies, des montagnes russes à l’état pur. On prend quelques tips, une meilleure compréhension du marché, les détails du derniers pivot de la boite qui commence à porter ses fruits. On challenge le modèle horizontale du management en temps de crise. On apprend que le Backgammon est un modele de stratégie applicable à la gestion d’entreprise. Bref, avec Olivier Mathiot, on prend une belle claque pendant plus d’une heure.
