Le doute by Tanguy Touffut

L’Edito
Le doute x Tanguy Touffut

En tant qu'entrepreneur, on me demande souvent si je doute de moi, de mes choix, de ma capacité à mettre en œuvre et de bien d'autres choses. J'ai donc répondu favorablement à l'invitation de Thomas Benzazon de partager mon rapport au doute. N'ai-je pas nommé l’entreprise que j’ai co-fondé en 2018 en hommage à René Descartes, pour qui le doute joue une place centrale dans son œuvre et sa méthode scientifique ?

Le doute est en effet omniprésent dans l’aventure entrepreneuriale et prend plusieurs formes qui correspondent à des phases de maturité du projet entrepreneurial. Pour l'entrepreneur, au moment de définir son projet, le doute est d'abord salvateur.

Le doute lui permettra de questionner l'ordre établi ; de comprendre le fonctionnement d’un secteur, d’un marché puis de faire le tri entre les inefficiences et imperfectibilités et ce qui est certain et doit être conservé. Le doute permet de remettre en question les conventions et les nombreuses règles établies. Il n’est pas possible pour un nouvel acteur de percer en faisant exactement comme les autres alors même que ces derniers bénéficient souvent d’une marque forte, d’une base de clientèle établie, d’un capital abondant et de beaucoup d’autres avantages tangibles et intangibles. Il faut enfreindre voire « briser » certaines règles (tout en respectant évidemment la loi !) et montrer qu’il est possible de faire mieux et différemment. C’est le doute comme « père de la création » pour Galilée.

Mais l'excès de doute, essentiel pour l'idéation, peut s'avérer fatal lors de la création du projet. Dans ce contexte, le doute peut devenir l'ennemi de la confiance, celui qui paralyse totalement. Beaucoup de personnes rêvent de lancer leur entreprise. Presque autant ne le feront pas, tétanisés par leurs doutes et souvent ceux de leurs proches. Se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, c'est savoir faire face à ses doutes, brandir un optimisme à toute épreuve, tout en se préparant au pire avec humilité et détermination.

Je ne connais pas d'entrepreneurs qui n'aient quitté des grands groupes, des cabinets ou des postes confortables sans faire face à un scepticisme exacerbé de la part de nombreux de leurs anciens collègues et de leurs proches. L’entrepreneuriat est encore perçu par beaucoup comme une prise de risque inconsidérée.

Une fois l'entreprise lancée, une autre assertion prend le relais : le doute qui ronge et hante ses nuits.

L’information n’est jamais parfaite, le temps est compté et chaque prise de décision comporte des risques. Il faut faire des choix, tous imparfaits, et vivre avec. Le doute est un compagnon du quotidien perché sur l’épaule de l’entrepreneur : à la fois indispensable pour protéger des certitudes et des mauvaises intuitions mais épuisant et profondément agaçant.

Pour mieux illustrer la dureté de la vie des fondateurs, j'aime à rappeler la métaphore crue du fondateur de Napster et un des anciens présidents de Facebook, Sean Parker : « diriger une startup, c’est mâcher du verre pilé - pour réussir, vous devez tomber amoureux du goût de votre propre sang ». Certains parleront de manière moins imagée de "résilience" ou qu'un entrepreneur doit savoir "encaisser". De mon côté, j'essaye de douter différemment selon les enjeux : si c'est important et irrémédiable, je prendrai le temps nécessaire pour que la conviction remplace le doute, si c'est peu important ou facilement "corrigeable", je ne douterai pas car la capacité à prendre rapidement des décisions est un avantage énorme dans le monde des affaires.

En conclusion, le doute est au cœur de la démarche entrepreneuriale, tantôt une arme puissante permettant de détruire pour mieux rebâtir, tantôt l’ombre de l’entrepreneur qui obsède et empêche l’action d’entreprendre. Pour Napoléon, c’est « l’ennemi des grandes entreprises ». Futures entrepreneuses, futurs entrepreneurs : il vous faudra donc douter de votre doute pour sauter dans l’abîme et imposer votre chance. Et puis vous verrez, le verre pilé, on y prend goût rapidement !

Tanguy Touffut, co-fondateur et président de Descartes Underwriting

Connaissance de soi
Bien se connaitre c’est réussir ! x Adrien Ledoux

“Connais-toi toi-même”, ou comment être heureux selon Socrate. Voilà 2500 ans que ce conseil est répété et pourtant le constat demeure : l’introspection reste une activité rare !

Souvent déclenché uniquement lors de grandes étapes de vie, ce travail sur soi est trop souvent négligé et mène parfois à des prises de conscience tardives.

Alors comment éviter de réaliser 10 ans après une décision qu’elle n’était pas la bonne et que notre place est ailleurs ?

Adrien Ledoux, fondateur et CEO de Jobteaser, nous en parle. Son conseil ? En business comme dans la vie privée, faire les bons choix impose de comprendre quelles sont ses valeurs profondes, ses leviers de motivations et ses talents.

Quel point de départ face à ce chantier de titan ? On en discute dans cet épisode ! 👇

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À écouter ou réécouter dans l’épisode n°48 de 40 Nuances de Next, Adrien Ledoux - Jobteaser : L'homme derrière l'entreprise

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Charge mentale
La nuit porte conseil x Georges Lotigier

Comment vivre avec des incertitudes sans les laisser nous voler notre sommeil ?

C'est la question que se pose George Lotigier, fondateur et CEO de Vade, car pour lui, quand on est entrepreneur, les nuits blanches, c’est presque quotidien !

"Est-ce que je me trompe ? Est-ce que j’ai les bons indicateurs ? Est-ce que je ne suis pas en train de prendre un risque inconsidéré ?” Les questions, les doutes, le stress tournent en permanence dans nos têtes, nous sommes sans cesse préoccupés.

D’après les dires de notre invité, impossible d’avoir de vrais congés, de vrais weekends, de vraies nuits à dormir comme un bébé - qui fait ses nuits.

Son astuce infaillible pour sortir d’un moment de stress : prendre une décision, être dans l'action - ou décider de ne pas agir !

Un récit plein de bonnes pratiques à découvrir ici 👇

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Deux épisodes passionnants à écouter, l’épisode n°55 de 40 nuances de Next, L'entrepreneur qui murmurait à l’oreille des chevaux - Georges Lotigier - Vade

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💡 La reco’ x Charlotte Pudlowski💡

L’inceste concerne 7 à 10% de la population, soit 2 à 3 enfants par classe de CM2 en moyenne. Il vous semble impensable qu’une telle forme de violence demeure méconnue ? Nous aussi. Pourtant l’inceste, objet de la série de podcasts en 6 épisodes Ou peut-être une nuit réalisée par Charlotte Pudlowski en 2020, est un sujet confronté au silence.

Face à cette incompréhension, Charlotte décrypte avec une remarquable justesse la fabrique du silence autour de l’inceste et l’ordre social qu’il instaure. L’enquête mêle récit intime, témoignages bouleversants et analyses d’experts. Immédiatement reconnu pour sa qualité et sa pertinence journalistique, ce reportage de terrain est récompensé en 2021 du Prix Chaffanjon.

Ou peut-être une nuit est une réponse au besoin viscéral d’expliquer par les mots ce sujet aussi complexe que tabou. Le sujet interpelle pour cette rentrée culturelle. L’inceste est au coeur de l’histoire vécue par Neige Sinno dans son livre Triste Tigre. Elle est récompensée du prix littéraire du Monde pour avoir réussi à “faire l'impossible récit de l'inceste”.

Ou peut-être une nuit s’impose comme une écoute nécessaire.

Une série audio à retrouver ici

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Pour écouter l’épisode de Charlotte Pudlowski, :86 Charlotte Pudlowski - Louie Media - Les bons mots pour ressentir le monde
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