Les Nouveaux Narrateurs

Elles et ils sont les observateurs, explorateurs et acteurs de notre société. Elles et ils sont entrepreneurs et façonnent le monde actuel et futur. Elles et ils sont les Nouveaux Narrateurs.

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Par Solène & Thomas de FeuilleBlanche
15 mai · 5 mn à lire
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La spontanéité par Shanty Baehrel, fondatrice de Shanty Biscuits

Au menu de ce numéro : Un édito plein de spontanéité par Shanty Baehrel, fondatrice de Shanty Biscuits, et nos derniers épisodes avec Wale Gbadamosi-Oyekanmi sur sa cession de Dare. win à S4 Capital, Julien Tchernia, CEO et fondateur d'Ekwateur, et Astrid Parmentier, co-fondatrice de Tom&Josette.

Ouvrir l’album des souvenirs et découvrir un Shanty biscuit. True story.

Il y a quelques semaines, l’arrière-grand-père de mes filles nous a quittés. Nous nous réunissons en famille, et feuilletons ensemble les derniers albums photos - car oui ce grand monsieur de 92 ans avait toujours son appareil photo à portée de main.
Au milieu des photos souvenirs de vacances, un Shanty biscuit qui dit « je vais être une grande soeur en or ». On se regarde et on rit car c’était son truc à lui de tout garder y compris ce biscuit qui a bientôt 2 ans et demi et…est toujours intact !

Il y a 15 jours, Shanty est venue nous raconter en exclu la vente de son entreprise. J’ai fait la découverte d’une femme généreuse, créative et… spontanée.
C’est donc tout naturellement qu’on lui a demandé de plancher sur ce thème pour le plus plus grand plaisir de toute la team FeuilleBlanche.

Bonne lecture et bonne écoute.

Solène, co-fondatrice de FeuilleBlanche


L’Edito
La spontanéité X Shanty Baehrel

Je crois que plus le business s’est structuré et plus j’ai eu besoin de faire des choses spontanées voire impulsives, pour ne pas étouffer. Aller me faire tatouer sur un coup de tête, filmer un truc et le poster direct sur Insta, partir en voyage last minute… Prendre des décisions plus viscérales que mentales pour garder mon humanité en quelque sorte.

Avant que l’on m’attribue cette qualité (ou défaut comme vous voulez), je ne me serais pas spécialement définie comme quelqu’un de spontanée. J’agis juste selon ce qui est plus simple et amusant pour moi, peut-être aussi en contradiction avec la manière de vivre de mon père qui se torturait l’esprit dans tous les sens avant de prendre la moindre décision, mais c’est un autre sujet. Depuis que l’on me dit que je suis spontanée j'ai réalisé que je l'étais, ou plutôt que les autres (dans le business world) ne l'étaient pas. Si l'être c’est sortir du lot.

C'est drôle parce que cela me paraît paradoxal qu'il soit plus difficile d'être spontané, naturel et sincère que tout calculer, prévoir, anticiper. La spontanéité demande moins de travail : il suffit de dire ce qu'on pense, de réaliser l'idée qui nous passe par la tête, de suivre son intuition. Pourquoi est-ce plus dur que de mettre de l’énergie à tout contrôler ?

On redoute la spontanéité autant qu’on l’applaudit, elle fait rêver autant qu’elle fait peur.

J'ai moi-même dû me battre dans ma boîte par moments, combien de fois ai-je entendu : il faut (sh)ANTICIPER !!  Il faut vérifier, prévoir, relire, valider, planifier, mettre tout le monde au courant et être sûr de ce qu'on fait, tu ne peux pas juste faire un truc qui te passe par la tête ! Hé bien si je peux ! Et c'est même ce qui a donné de l'âme à la marque et stimulé ma créativité. Pendant 10 ans j'ai improvisé mes stories Instagram au jour le jour, j'écrivais mes posts Insta la veille pour le lendemain (mes salariés les découvraient en même temps que nos abonnés and so what ?) , je lançais des projets sans savoir comment les réaliser et je ne veux pas connaître à l'avance les questions des interviews. Parce que c'est ça la vraie vie, c'est l'impro !

La magie opère dans le freestyle, pas dans le contrôle total. C'est comme ça que j'aime avancer : laisser la place aux opportunités, à l'imprévus, aux rencontres, aux idées, au changement… À la vie quoi !

La spontanéité force à lâcher la maîtrise et s’ouvrir à la surprise. À soi, aux autres, au monde.

Ce freestyle était ma manière d'humaniser ma marque, avec la capacité de se tromper, de changer d'avis, d'échouer, de converser, de rebondir et dire ce qu'elle pense (dans le respect et l'empathie). Elle avait une âme, qui était un bout de la mienne et en ce sens je la voulais spontanée, vivante et pas rigide avec 300 garde-fous. Le but était que sa folie s’exprime, pas de la contenir !

Après la vente de Shanty Biscuits j’ai relancé une newsletter perso. Je la voulais “pro”, bien préparée, que je fasse attention à ce que je dis, qu’elle traite de sujets bien définis. Je me suis même payée un coaching à 1500€ pour lancer cette newsletter, alors que j’en ai des dizaines à mon actif et que j’adore écrire lève les yeux au ciel.  Après quelques newsletters envoyées avec un arrière-goût de “ce n’est pas vraiment moi”, un samedi soir un verre de vin à la main j’en ai eu marre. J’ai ouvert une page et j’ai écrit ce que j’avais vraiment envie de dire là tout de suite. J’ai partagé ce que j’avais sur le coeur avec des memes et des gifs comme j’aime et l’ai shootée dans la foulée. Les retours furent sans appel !

Elle était peut-être envoyée au pire moment ever (samedi soir 22h30), elle ne suivait aucune soit disant best practice, elle n’a peut-être pas été optimisée pour convertir au max (bon ok je n’ai rien à vendre 😂) mais elle a bien plus plu que les précédentes ! Parce qu’elle était sincère, spontanée et juste pour le plaisir de la communication avec les gens.

Je crois que parfois on cherche des solutions compliquées à des problèmes alors que la réponse pourrait simplement être de (se) laisser la possibilité d'être naturel et spontané. Que ce soit en tant que personne ou en tant que marque. S'autoriser l'impro c'est s'obliger à être créatif, à réfléchir au fond de soi à ce qu'on a envie de dire et montrer, à sauter dans le vide.

J'ai une multitude d'anecdotes de moments où j'ai répondu publiquement à un message et de fil en aiguille cela a créé une histoire dans l’histoire avec nos abonnés Instagram. C’était possible parce que j'avais cet espace disponible pour rebondir, rigoler et les inclure dans notre communication, dans notre histoire. C'est surtout cela qui a créé le lien que j'avais avec mes abonnés, on avançait ensemble au jour le jour, ils pouvaient tous participer de manière décomplexée. feeling nostalgique

Je pense qu'on devrait tous se laisser un espace d'improvisation. On peut démarrer par un petit espace et l'agrandir au fur et à mesure. Un espace de liberté et de spontanéité où l’on sort des plannings, de la peur du jugement, de l’optimisation, pour se demander juste "qu'est-ce que j'ai vraiment envie de dire/faire là maintenant ?".

S'autoriser un peu plus de spontanéité et moins de calculs.

Un peu plus de liberté et moins de rigidité.

Un peu plus d'authenticité et moins de copier-coller.

Un peu plus d’ouverture, de vie et de folie.

Shanty Baehrel, fondatrice de Shanty Biscuits


Transformez votre “Why” en “What”

Notre toute nouvelle board member chez FeuilleBlanche nous l’a fait remarqué :
« Vous en faites de belles choses, mais vous ne le dites pas. »

Plutôt que de se cacher derrière l’adage des cordonniers mal chaussés, disons le franchement : nous ne sommes pas là pour prendre la lumière de celles et ceux sur qui on la met. 

Mais maintenant que nous avons votre attention, si vous ne le saviez pas, nous sommes un studio narratif, porté par des entrepreneurs, pour transformer votre “why” en “what”.

Le podcast n’est que la partie visible de l’iceberg.


🎧 Nos derniers épisodes 🎧

Wale Gbadamosi-Oyekanmi lance Dare. win en 2011 dans sa chambre, avec sa table à repasser comme bureau, sans savoir faire de devis alors qu’il venait de vendre 5 idées à Canal+ et Bref.
Son objectif avec Dare. win est simple : créer une agence de pub avec pour seule mission de divertir les gens.
15 ans plus tard, l’objectif est plus qu’accompli. Le contrat avec Bref a lancé la machine, c’est à eux que l’on doit la stratégie de communication de Netflix depuis qu’ils ont décidé de conquérir le marché français, parmi d’autres contrats avec des géants comme Spotify, Google ou PlayStation.
Et ce succès se mesure aussi dans la cession, puisque c’est la légende de la publicité Sir Martin Sorell en personne qui prend contact avec lui au début des négociations. Ces dernières sont rapides mais le deal reste sportif pour Wale puisqu’il se déroule en pleine période Covid et se finalise à distance entre les couches et les biberons, alors qu’il venait de rentrer en congé paternité.
Dans cet épisode inspirant, drôle et sincère, Wale se livre sur toute cette aventure, comment son héritage culturel, lui qui est franco-nigerian, guide ses choix personnels et professionnels, et remercie sa mère pour les sacrifices qu’elle a fait quand ils sont arrivés en France.


Si avez pris le métro à Paris au cours de ces dernières semaines, vous n’avez pas pu passer à côté des affiches et du ton décalé d’Ekwateur. Une campagne qui doit d’ailleurs une partie de son succès à la chance, comme l’explique Julien Tchernia, CEO d’Ekwateur, dans cet épisode.
Fondé en 2016 par Julien Tchernia et Jonathan Martelli, Ekwateur est un fournisseur d’énergie verte, 100% renouvelable, qui s’adresse aux particuliers comme aux professionnels. De ce marché dominé par des géants industriels solidement ancrés, Julien Tchernia en a fait une force et une vraie motivation. En construisant une marque forte, l’objectif est simple : donner envie aux gens d'acheter de l'énergie renouvelable pour changer le monde. Et pour ça, Julien n’a pas hésité pas à décrocher son téléphone pour échanger en direct avec ses clients.
Mais tout n’a pas été facile. Vivement critiqué et jugé illégitime parce qu’il ne produit pas son énergie, Ekwateur a même frôler la faillite après un projet d’IPO qui a capoté. Une période difficile qui a ravivé beaucoup d’émotion chez Julien Tchernia, vivement soutenu par ses équipes à l’époque.

Shanty Baehrel n’a jamais suivi les codes, du lancement de sa boite jusqu’à sa cession
Seulement 1 semaine après avoir définitivement quitté Shanty Biscuits, elle nous raconte toute l'histoire de cette incroyable aventure qui a commencé par ce qu'elle était frustrée de ne pas pouvoir customiser ses biscuits comme elle le voulait.
Depuis sa cuisine à celle de ses parents et jusqu’à sa propre usine, c’est surtout sur les réseaux sociaux que la créativité de Shanty s’exprime. Ses biscuits à messages font le buzz sur Instagram, tout le monde en réclame !
Après 10 ans, il y a la fame et l’envers de la “fame” : une pression incessante sur ses seules épaules qui lui donne une furieuse envie d’écrire une nouvelle page.
Le (presque) hasard de la vie lui fait rencontrer Richard Gigou qui cherche justement un projet à reprendre. Les négociations commencent fin 2022. Shanty et Richard finissent par tomber d’accord en avril 2023. Mais Shanty on vous l’a dit, elle ne fait rien comme tout le monde et elle décide d’annuler le deal quelques jours avant le closing. La raison ? Elle vient de rencontrer l’amour.
Seulement, l’idylle se finit plus rapidement que prévu et son envie de vendre revient aussitôt. Elle recontacte alors Richard Gigou en septembre 2023 et lui propose un nouveau deal plus avantageux financièrement pour lui. Un deal que Richard accepte, et la cession est signée en novembre.

“L’émotion joyeuse, c’est quand on va voir les mamies”. Voilà ce qu’a répondu un enfant dans une des crèches de Tom&Josette quand on lui a demandé le moment où il était joyeux.
Fondé en 2019 par Astrid Parmentier et Pauline Faivre, Tom&Josette est un réseau de crèches intergénérationnelles, où jeunes enfants et séniors cohabitent au sein d’une même structure. L’objectif d’Astrid Parmentier : réinventer les lieux où les générations se rencontrent, et créer un nouveau mode d’éducation, “le nouveau Montessori”.
Alors encore sur les bancs d’HEC, ce projet nait d’une volonté profonde d’Astrid de travailler dans le milieu de la petite enfance, elle qui est la quatrième d’une fratrie de 5 enfants et qui a toujours grandi entourée de ses nombreux neveux et nièces. Ce n’est pas l’entrepreneuriat qui l’a motivé, mais bien l’idée qui s’est imposée à elle.
Tout au long de cet épisode, Astrid Parmentier revient sur cette aventure et explique notamment comment ce nouveau mode d’éducation pourrait amener une vraie solution face aux crises actuelles que subissent la petite enfance et les EHPAD.

L’agence FeuilleBlanche produit des médias d’inspiration pour les dirigeants et crée des contenus de marque.